Contexte et portée du projet :
Fondée en 1951, l’OIM est l’agence des Nations Unies en charge des migrations et est dédiée à la promotion de la migration humaine, sûre et ordonnée pour le bénéfice de tous. Elle le fait en fournissant des services et des conseils aux gouvernements et aux migrants.
Le Gabon est un pays de transit et de destination pour de nombreux migrants, originaires pour la plupart des pays de l’Afrique de l’Ouest et du Centre. Selon le Fonds des Nations Unies pour la Population (UNFPA), les migrants représentent plus d’un quart de la population en 2022, soit 462 380 migrants. Le Recensement général de la population et de l’habitat (RGPH) de 2013 indique que trois cent cinquante-deux mille six cent quinze (352 615), soit 20% de la population totale résidente du pays, est composée de migrants. Si la littérature sur la migration et le développement d’un pays a permis de démontrer que la migration est un contributeur clé à son développement et que la prise en compte de ces contributions peut être un moteur d’intégration et de cohésion sociale, il n’en demeure pas moins qu’au Gabon, la gouvernance des migrations reste un défi majeur. En effet, le manque de données fiables sur les sujets liés à la migration au Gabon contribue à exacerber la désinformation dans les médias ainsi que les sentiments anti-migrants au sein de la population et ne permet surtout pas de rendre compte des contributions migratoires au développement économique et social, mais renforce davantage la persistance des faux récits et des pratiques discriminatoires. L’absence de preuves fiables sur les expériences des migrants en matière de discours de haine et de mécanismes de gouvernance efficaces entrave l’élaboration de politiques qui favorisent la migration régulière et la protection des droits de migrants. En outre, en l’absence d’un engagement institutionnalisé de la communauté migrante, les migrants restent marginalisés dans la prise de décision, ce qui limite leur capacité à faire valoir leur contribution au développement et affecte le processus d’intégration Sociale. Enfin, le manque de sensibilisation portant sur les contributions de la migration peut entrainer des tensions sociales et exposer à la discrimination, en particulier à l’encontre des migrants. Ces dernières années, le président de la Transition a procédé au communiqué n°062 du Comité pour la transition et la restauration des institutions (CTRI), lequel soulignait l’urgence de lutter contre le régionalisme, l’ethnocentrisme et le discours de haine au Gabon en reconnaissance à la menace que cela constitue pour la paix et la cohésion sociale. En décembre 2023, une campagne contre les discours de haine dénommée « Gabon contre la haine » a été lancée par le Mécanisme National de Dialogue et d’Échange (MNDE), portée par le Ministre de la Justice, en collaboration étroite avec plusieurs agences du système des Nations Unies et a impacté au moins 15 000 personnes sur les réseaux sociaux et 225 000 personnes en général. Dans ce même contexte, un atelier organisé en décembre 2024 par le Centre des Nations Unies pour les Droits de l’Homme et la Démocratie en Afrique centrale (CNUDHD-AC), en collaboration avec le Ministère de la Justice et d'autres partenaires, a permis à un comité technique d’élaborer un projet de plan d’action national sur le sujet.
Malgré les initiatives sus-indiquées, il demeure urgent de prendre des mesures adaptées en vue de renforcer la cohésion sociale, de prévenir et de lutter contre les phénomènes de discours de haine et associés. Dans ce cadre, l’OIM entend soutenir le Gouvernement dans le renforcement de l’intégration des migrants et la cohésion sociale en luttant contre ce phénomène. Pour ce faire, en tant qu’agence chef de file des Nations Unies sur les questions migratoires, l’OIM va contribuer à la compréhension de la migration à travers une collecte et analyse empirique de données pour appuyer les politiques publiques.
Cette mission de consultance est organisée dans le cadre du projet \"Soutenir l’intégration des migrants et la cohésion sociale en luttant contre les discours de haine au Gabon \" avec le financement du Fonds de l’OIM pour le Développement (IOMDF). Elle a pour objectif de contribuer au renforcement de l’intégration des migrants et de la cohésion sociale au Gabon en luttant contre les discours de haine.
La mission de consultance permettra de doter le Gabon du rapport de l’étude qualitative sensible au genre sur les perceptions sociales et les expériences des migrants au Gabon, en lien avec les discours de haine et la représentation de la migration.
Elle aura lieu sous la supervision directe de l’Officier de projets et sous la supervision globale de la Spécialiste Régionale de Cohésion Sociale (LMD RTS) basée à Dakar.
Afin d’informer les efforts d’intégration et de cohésion sociale et de recueillir des données probantes sur la perception de la migration au Gabon, l’étude devra inclure :
- Une analyse qualitative des expériences des migrants;
- La perception des communautés d’accueil ;
- La prévalence des discours de haine au Gabon, avec des considerations spécifiques sur le genre;
- Exemples illustrant l’ evolution temporelle des incidents liés aux discours de haine (cartographie, fréquence, typologie) ;
- Le monitoring des réseaux sociaux pour détecter les tendances en matière de discours de haine ;
- Les bonnes pratiques et défis auxquels les migrants font face en termes d’accès à la documentation et aux services de base (santé, éducation, logement etc.) ;
- Analyse du cadre juridique et institutionnel à travers la revue des lois et règlements affectant les droits des migrants, y compris l'accès au marché du travail, les mécanismes de protection existants et l’accès à la justice, notamment la disponibilité de services d’assistance juridique et les obstacles rencontrés par les populations ;
- Analyse d’accords bilatéraux et régionaux relatifs à l’intégration des migrants et dont le Gabon fait partie.
- Les principaux sujets de campagnes de sensibilisation à inclure dans les supports de communication ainsi que les principales langues parlées par les communautés de migrants.
Une méthodologie participative, avec des entretiens avec des informateurs clés , est recommandée pour chaque étape de la consultance. Elle devra intégrer l’animation et le suivi des foras de discussions communautaires dans au moins quatre (04) provinces, réunissant les migrants, les communautés d’accueil, les autorités locales et le secteur privé.Unité/département organisationnel auquel les consultant(e)s contribuent :
Unité Labor Migration and Development (LMD) du Bureau Régional de l’OIM basé à Dakar au Sénégal.
Projet \" Soutenir l’intégration des migrants et la cohésion sociale au Gabon \".Consultant(e) de catégorie B : Produits concrets et mesurables de la tâche assignée
Le consultant national est engagé à développer une l’étude qualitative et sensible au genre sur les expériences générales des migrants en matière de discours de haine et la perception de la migration dans le pays.
Livrables attendus :
Livrable 1 : Rapport de démarrage comprenant la méthodologie de collecte de données qualitatives, sensible au genre, à l’âge, aux droits humains et au statut migratoire, ainsi que le plan de travail, les outils de collecte et analyse de données, les acteurs et acteurs nationaux à consulter et ou rencontrer etc... (05 jours ouvrables).
Document intermédiaire
Livrable 2 : Analyse des résultats et draft 0 de l’étude qualitative et sensible au genre sur les perceptions sociales et les expériences des migrants au Gabon, en lien avec les discours de haine et la représentation de la migration (18 jours).Livrable 3 : Note analytique sur les discours de haine et leur évolution, comprenant les données disponibles, la cartographie des incidents, les tendances sur les réseaux sociaux, les recommandations pour le suivi, afin d’informer sur les dynamiques actuelles et les besoins en matière de prévention (3 jours).
Livrable 4 : Note juridique sur les droits des migrants et l’accès à la justice, incluant une analyse du cadre légal, l’identification des lacunes, la cartographie des services d’assistance juridique existants et les recommandations (4 jours).Document final
Livrable 5 : Version validée (intégrant les suggestions des parties prenantes consultées) de l’étude qualitative et sensible au genre sur les perceptions sociales et les expériences des migrants au Gabon, en lien avec les discours de haine et la représentation de la migration , incluant les notes analytique (livrable 3) et juridique (livrable 4) (10 jours ouvrables).
Autres livrables :
Livrable 6 : Contribuer à l’organisation des campagnes de sensibilisation contre les discours de haine en développant les messages clés et animer les foras de discussion communautaire dans au moins quatre (04) provinces.
Livrable 7 : Rapport des foras de discussions communautaires tenues dans au moins quatre (04) provinces incluant les besoins sexospécifiques liés à la migration, à l’intégration et à la cohésion sociale.
Livrable 8 : Soutenir la structuration des organisations communautaires de migrants dans au moins quatre (04) provincesLes modalités de paiement sont fixées à trois versements, à la soumission et validation par l’OIM des livrables susmentionnés. La première tranche sera payée après validation du livrable 1, la deuxième tranche sera payée après soumission des livrables 2, 3 et 4. La dernière tranche sera payée à la fin de l’étude, notamment après validation du document final (livrable 5) et soumission des autres livrables (6 et 7).
Indicateurs de performance aux fins d’évaluation des résultats
-Compréhension rapide de la mission attendue reflétée dans les livrables.
-Soumission des livrables selon les délais accordés.
-Intégration des suggestions internes et externes dans les livrables soumis.
-Adéquation des livrables avec l’approche institutionnelle Protection, Labor Migration and Development et les directives internes de l’OIM relatives à l’assistance aux migrants en situation de vulnérabilité. Education et experiences - Diplôme universitaire (Master Minimum) en sociologie, droit international, droits de l’homme, sciences politiques ou sociales, études du développement ou dans un domaine connexe, dans un établissement universitaire accrédité ;
Déplacements nécessaires
Le consultant effectuera des missions dans au moins quatre (04) provinces du Gabon avant et/ou pendant le développement des livrables. Les dates et durées exactes des visites seront coordonnées avec l’OIM et ses partenaires Competences IOM’s competency framework can be found at this link. Competencies will be assessed during the selection process.
Valeurs
Inclusion et respect de la diversité : respecter et promouvoir les différences individuelles et culturelles ; encourager la diversité et l’inclusion chaque fois que cela est possible Intégrité et transparence : respecter des normes éthiques élevées et agir conformément aux principes/règles et aux normes de conduite de l’Organisation. Professionnalisme : être apte à travailler avec sang-froid, compétence et dévouement, et gérer les problèmes quotidiens en faisant preuve du discernement requis.Compétences de base – indicateurs comportementaux
